6 févr. 2014

Culture et tradition au Vietnam

Quelques textes tirés du Lonely Planet et qui illustre bien ce que nous ressentons au Vietnam.

Peu religieux (25% bouddhistes et 8% chrétiens…), les vietnamiens possèdent par contre des croyances bien ancrées. Par exemple, un homme d’affaires en difficulté va faire appel à un géomancien (expert en feng shui). Le remède consiste parfois à déplacer une porte ou une fenêtre. Si cela ne marche pas, il faudra peut être envisager de déplacer la tombe d’un ancêtre…

Le culte des ancêtres : le culte des ancêtres existait chez les vietnamiens bien avant le confucianisme ou le bouddhisme. Selon la croyance, l’âme d’un défunt survit après sa mort et protège ses descendants. A considérer l’influence que les esprits des ancêtres exercent sur la vie de chacun, il n’est pas seulement honteux, mais tout bonnement dangereux, de les contrarier ou de leur refuser le repos. Les vietnamiens honorent régulièrement les esprits de leurs ancêtres, particulièrement à l’anniversaire de leur mort. Ils offrent ce jour la des sacrifices au dieu du foyer et à l’âme des ancêtres. Prières et offrandes sont alors censées apporter prospérité ou permettre de recouvrir la santé. La possession d’un autel familial e la propriété d’un morceau de terrain pour assurer financièrement l’ »entretien » des ancêtres sont nécessaires à la pratique du culte.

Au Vietnam, le statut de la famille est plus important (comme dans beaucoup de pays que nous avons traversés) que le salaire. La bonne réputation d’une famille inspire le respect et ouvre les portes. La famille élargie est très importante et, loin de la famille nucléaire à l’occidentale, comprend les cousins au deuxième et troisième degrés. Elle a coutume de se rassembler aux heures d’adversité et de deuil, mais aussi en des occasions solennelles et joyeuses. Pour les anciennes générations, ce lien représente une force !

Garder la face : Dans toute l’Asie, et plus particulièrement au Vietnam, la notion de « face » est un élément culturel fondamental. Avoir une « grande face » signifie avoir du prestige, autre notion capitale dans le pays. Chaque famille, y compris les plus pauvres, est censée organiser de fastueuses cérémonies de mariage et dépenser de véritables fortunes pour « gagner la face ». Ce qui peut être ruineux, mais bien moins grave que de « perdre la face ». C’est pour cette raison qu’un étranger ne doit jamais s’emporter devant un vietnamien. Blesser l’estime et l’orgueil de son interlocuteur revient à entraver toute possibilité de trouver une issue à une querelle.

Têt, la grande fête. C’est à la fois Noel, le Nouvel An et les anniversaires. Le Têt Nguyen Dan (« fête du premier jour de l’année ») coïncide avec le nouvel an lunaire, il s’agit de la date la plus importante du calendrier vietnamien. C’est l’occasion pour les familles de se réunir dans l’espoir que l’année à venir soit placée sous le signe de la chance. La célébration commence sept jours avant le Nouvel An. Des autels chargés d’offrandes sont préparés afin de s’assurer une année propice. On se rend au cimetière, et l’on invite les esprits des défunts à revenir à la maison pour prendre part à la fête. Ceux qui vivent loin reviennent au domicile familial. Toute chose en cours est menée à bien afin de commencer l’année sur de nouvelles bases, les dettes sont payées, et le ménage devient pour un temps le sport national. On dresse un arbre de Nouvel An (cây nêu), un branche de pêcher ou un mandarinier, pour éloigner les mauvais esprits. La nuit du Nouvel An, aux douze coups de minuit, les problèmes de l’année sont laissés derrière, et la folie commence. Le but est de faire le plus de bruit possible, au moyen de tambours et de percussions. Le déroulement du jour de l’an est crucial, car il est censé influencer toute l’année à venir. Chacun fait particulièrement attention à être poli et à ne pas manifester de colère. Chacun brule des faux billets, des vêtements, tout ce qu’on veut laisser à l’ancienne année. Des autels plein d’offrandes (fruits, gâteaux, poulets,… le rouge et l’or sont symboles de prospérité et de joie) sont dressés devant les maisons. Il est primordial que le premier visiteur de l’année soit convenable, l’idéal étant un homme riche, marié et père de famille.











La Vieille Ville d’Hanoï : C’est l’Asie rêvée. Chargée d’histoire, la vieille ville n’en déborde pas moins de vie. Ses rues étroites sont envahies de piétons et de motos et les traverser relève du grand art. Nous regardons autant vers le haut que vers le bas, car, au milieu de ce chaos, se cachent de belles demeures anciennes. D’innombrables petits vendeurs ambulants portent dans des paniers tous types nourritures fraîches ou préparées. A tous les coins de rue, des étals de pho (soupes de nouilles) et des échoppes de bia hoi (bière fraîche brassée sur place) résonnent de rires et de bruits de conversation. Nous flânons dans les rues en nous imprégnant d’images, d’effluves et de sons.
Au XIIIeme siècle, les 36 corporations, ou guildes, de la ville s’établirent chacune dans une rue différente.
Partir à la découverte de ce dédale de rues est une expérience mémorable. Certaines s’élargissent, alors que d’autres se rétrécissent en un labyrinthe de ruelles minuscules. Les célébres « maisons-tunnels » de la vieille ville dissimulent derrière une facade étroite, de très longues pièces : cette astuce permettait aux propriétaires de réduire les taxes foncières, calculée sur la largeur de la facade.
Pour ce qui est des villes, on songe à l’affiche de propagande « Un morceau de terre, un morceau d’or ». Les immeubles de béton, parfois hauts de 7 étages, long de 15 -20m, mais large seulement de 3m parfois, et d’une architecture douteuse, y poussent de façon anarchique au milieu de terrains vagues ou de rizière, en pleine campagne vietnamienne. Les lois d’urbanisation (ou leur absence) autorisent les propriétaires à bâtir à leur guise : les constructions de ciment peint en vert citron ou en rose (le reste des murs restant béton brut), ornées de fenêtres-miroirs, de balcons inspirés du style français ou de détails chinois sont au goût au goût du jour. Le front de mer de Cat Ba en offre un bon exemple.
L’héritage français est très présent dans l’architecture. L’hégémonie de la puissance coloniale s’est traduite par la construction d’imposants édifices néoclassiques qui bordent toujours de nombreux boulevards.
L’influence soviétique est patente dans de nombreux bâtiments municipaux, marchés et quartiers résidentiels. Elle a essentiellement pris la forme du style en vogue au milieu des années 1950, qui recourait à des éléments préfabriqués, du béton bon marché et des lignes stéréotypées.
Le front de mer de CatBa Town et cette fameuse architecture douteuse...

Edifices religieux : A la différence de nombreux autres pays d’Asie, les édifices religieux du Vietnam ne correspondent pas à une architecture nationale définie. Le style des pagodes reflète l’incroyable syncrétisme religieux du pays, mêlant des éléments chinois (confucianisme, taoïsme et bouddhisme mahayana), tandis que les temples cham, au sud, renvoient aux influences de la culture hindoue et de l’Empire khmer.
Les pagodes (et non temples justement) intègrent des motifs chinois et sont conçues selon un schéma identique : elles sont bâties autour de jardins intérieurs et ornées de nombreuses statues et stèles. La plupart sont surmontées d’un toit simple ou double aux coins fortement recourbés. Les pagodes vietnamiennes sont conçues selon les règles du feng shui, pour être en harmonie avec l’environnement. La plupart sont des lieux de culte bouddhiste, mais certains sont dédiés à une divinité locale. Elles sont le plus souvent de plain-pied, avec trois portes en bois sur le devant, et plusieurs pièces à l’intérieur, ornées de statues de Bouddha, de boddhisattvas (Humains parvenus à l’éveil, restant sur Terre pour aider les autres) et de héros et divinités (Thiên Hâu, déesse de la Mer, est populaire sur la côte). Les guirlandes de lumières, l’encens qui s’élève, les gongs et les énormes cloches ajoutent au charme des lieux. Les jardins, souvent garnis de sculptures et d’un étang sacré, relient les différentes parties du temple. Le logement pour les moines se trouve souvent à l’arrière.


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