27 nov. 2013

Plateau Tibétain, nous revoilà !

Contents d’avoir retrouvé nos vélos à Chengdu, nous sommes motivés pour rouler ! Nous  enchaînons donc les centaines de kilomètres de distance et les dizaines de mètres de dénivelé positif… sauf qu’une fois monté en haut d’un col, ça redescend… vous allez nous dire… c’est normal ! Oui mais là c’est un peu trop souvent à notre goût lol. Surtout parce que nous savons que l’objectif est de grimper à 4000m d’altitude et que pour l’instant nous oscillons entre 500 et 1500m mais pas plus…

Environnement tropical, constructions de routes, d’autoroutes, de barrages, de villes, partout partout partout ! Impressionnant… on se pose plein de questions ! Auxquelles nous aurons des réponses au fur et à mesure de la suite du parcours…

Ebian, Shimian, Luding, Kangding,… ça y est nous sommes à 2500m d’altitude et la grosse difficulté est juste là devant nous ! Nous commencons à sentir que le Tibet n’est plus très loin… drapeaux de prière et monastères pointent leurs nez… et des gens nous disent joyeusement bonjour : nos premiers « Tashi Dele » (Bonjour en tibétain) résonnent autour de nous avec de grands sourires, ça fait plaisir ! :)
Alors, après un jour de repos, c’est parti ! Un vrai col de haute montagne que nous gravissons en deux demi-journées, souvenirs de la Pamir Highway ! Sauf qu’au sommet… ce sont des milliers de drapeaux de prière qui nous accueillent ! Génial ! Et nous passons un peu de temps dans la cabane du col avec Kevin, un français qui vient de passer 6 semaines à vélo dans les montagnes alentours… nous posons nos yeux sur le Tibet ! Magique ces sommets enneigés à perte de vue… c’est là bas que nous allons ! D’ici on peut voir les nuages de neige se déplacer doucement au dessus des montagnes, par-ci par-là des brumes semblables à du coton posé au fond des vallées… et justement, après une demi heure de discussion, Kevin nous a motivé pour faire les 40 prochains kilomètres, que de la descente ! Sauf que… nous retrouvons nos vélos avec de la neige sur les sièges, résistant aux assauts d’un fort vent…  comme pour bien nous rappeler que nous sommes en montagne, le ciel bleu vient de se changer en tempête de neige ! ça nous fait tout drôle… on rentre se faire des patates à l’intérieur prêt du poêle !
Le tout finit par se calmer et on débute la descente, bien emmitouflés. Juste derrière ce col, la transition est tout de suite très marquée… nous ne sommes plus chez les Hans, c’est clair ! Nous entrons au Royaume du Kham ! Une des trois régions historique du Tibet, qui est aujourd’hui en partie située hors de la Région Autonome du Tibet (difficilement accessible pour les étrangers) car nous sommes toujours au Sichuan ici (c’est la même situation que l’Amdo, partie tibétaine que nous avons visité en bus quelques semaines plus tôt). Partout, ces grandes maisons en pierre, aux murs légèrement inclinés vers l’intérieur, aux fenêtres et bordures décorées de couleurs vives, par rapport aux maisons chinoises en béton, il n’y a pas photo ! Ces petits villages juchés sur les flancs de montagne, les mantras gravés dans la montagne et les drapeaux de prières, les monastères,… et puis les visages et sourires des tibétains (ça change complètement des chinois, et ce n’est pas dur de faire la différence), l’ambiance est d’un coup magique !!! Le bonheur après l’effort des derniers jours ! Nous passons une belle nuit dans l’auberge de jeunesse de Xinduqiao : Yak International Youth Hostel…

Le lendemain nous repartons après notre traditionnelle soupe de nouilles de 10h ;) Les yeux grands ouverts pour profiter de ces nouveaux paysages. Mais nous sommes dans les montagnes tibétaines, et rapidement la route recommence à monter, effort physique, froid et altitude, on tente le stop avec les camions sur cette route défoncée… chance un camionneur chinois s’arrête, on n’y croyait pas bien fort à vrai dire ! Pourtant les camions sont nombreux sur cette route qui est la Sichuan –Tibet Highway, très empruntée par tous les chinois qui vont à Lhasa… Il nous monte au col, petite balade dans la neige vers un lieu de prière (les vélos sont parkés dans un ancien poste de police…). Puis nous partons dans la descente avec le coucher de soleil, après plusieurs lacets, nous tombons sur un des nouveaux tunnels en construction pour éviter aux chinois de monter leurs voitures en haut des cols, sauf que quand les chinois construisent une nouvelle autoroute (au cœur des montagnes), l’ancienne route est rapidement laissée à l’abandon, bien avant l’ouverture de la nouvelle voie… et nous nous retrouvons vite à pédaler dans 5cm de boue très liquide plein d’hydrocarbure… hummm c’est bon ! Grosse galère mais on s’en sort malgré une petite chute de Sophie pour enduire les sacoches de boue lol. Les yeux rivés sur la nouvelle autoroute toute lisse et propre en contrebas… nous demandons l’hospitalité ce soir là… après tous les refus chinois, c’est une famille tibétaine qui nous accueille dans une des ces immenses maisons Kham. Cela demandera de plus amples explications mais un bon début ci-dessous :
-    La maison : toute en pierre avec structure bois, rénovation de l’étanchéité du toit plat par des techniques modernes, terrasse ouverte au dernier étanche pour faire sécher de la nourriture, poêle pour chauffage et cuisine (souvenirs de thé au beurre de yacks et de tsampa), très richement décorée dans la pièce principale notamment, dessins détaillés multicolores comme dans un temple, d’ailleurs chaque maison ici possède un « temple » pour prier (et un moine bouddhiste vient tous les mois bénir la famille et la maison).
-    Ils sont une dizaine à vivre dans cette grande maison (des gens rentrent et sortent, on ne sait pas toujours qui est qui) autour du « couple principal ». Les activités tournent autour des récoltes de nourriture dans les champs alentours, des troupeaux de yacks et moutons, de la construction/rénovation des maisons du village, de la cuisine pour les femmes, et la soirée est toujours occupée à regarder l’immense TV qui trône au milieu de la pièce principale…

Le lendemain, fin de la descente vers Yajiang puis bus avec vélos dans la soute vers Litang… bon choix ! La route est défoncée, c’est même plutôt une piste qui monte et qui descend ! Nous gagnons deux ou trois jours, qui sont la bienvenue car la fin de notre visa approche !

Quelques mots sur la météo et la végétation : Nous comparons souvent les paysages autour de nous à ceux de la Pamir Highway. Et oui, nous sommes à nouveau sur un plateau de l’Himalaya, à des altitudes au dessus des 4000m et les conditions sont dures. Sauf que cette fois-ci, c’est côté Est des Himalaya et non côté Ouest comme au Tadjikistan. La météo est toujours aussi parfaite même si nous sommes en novembre,     il fait très froid désormais mais le ciel est quasiment toujours tout bleu, autorisant le soleil à nous réchauffer ! Par contre, la grosse différence concerne les paysages… après l’univers minéral dans le Massif du Pamir, ici aux mêmes altitudes, nous retrouvons forêts de sapins et grands alpages. A 4000m d’altitude, des « grande villes » sont implantées autour des monastères tibétains, et la vie y semble « facile ». Alors forcément la vie ici n’est pas la même et nous en profitons largement ! Ici nous pouvons prendre les forces nécessaires pour pédaler dans les montagnes car le panel de nourriture est bien plus grand, tous les produits dérivés du yack sont toujours présents, et nous trouvons fruits et légumes à volonté ouf ! (Merci les chinois qui apportent tout cela grâce aux nouvelles routes et autres infrastructures que nous décrions tant !) Nous avons un début d’explication, mais aimerions avoir votre avis ! Pourquoi une si grosse différence dans deux régions dont les conditions peuvent sembler similaires ?



































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