3 nov. 2013

Langmusi et le Plateau Tibétain

Nous nous questionnons sur le moyen de transport pour la suite…
Nous commençons par un bus pour la grosse ville suivante, Hezuo. Rempli à ras bord de tibétains et de chinois qui sortent et qui rentrent dans le bus, au gré des cols, des plaines, des villages et des temples tibétains colorés que nous croisons… troupeaux de moutons et de yacks, conduits dans la plaine par des hommes à cheval, tentes couleurs bleue et blanche avec les nœuds d’éternité, ramassage de crottes séchées pour l’hiver à nouveau, nous sommes sur le Plateau Tibétain ! C’est sûr  Les drapeaux de prière drapent les collines et les plaines d’herbes jaunes s’étendent à perte de vue… magnifique !

Nous sommes dans la région de l’Amdo, qui est aujourd’hui séparée entre les provinces chinoises du Tibet et du Sichuan. Nous ne sommes donc pas dans la Région Autonome du Tibet, mais sur le Plateau Tibétain, au Sichuan… compris ?!
Ici, les populations locales sont principalement des nomades, avec les troupeaux et la vie qui va avec, dans l’immensité des prairies de hautes altitudes. Les altitudes sont d’ailleurs comparables à celles du Plateau du Pamir, mais le climat, la végétation, la vie sont complètement différentes ! Et ce n’est pas pour nous déplaire !

Après Hezuo, nous tentons le stop ! Et bien, c’est peine perdu avec les chinois, qui ne s’arrêtent pas, refusent, ou alors demandent de l’argent,… bon le principe du stop n’est pas bien ancré dans la culture locale il faut croire…
Soudain, une voiture luxueuse stoppe… la personne parle anglais, extraordinaire ! … c’est un tibétain ! Professeur d’anglais ! … et qui plus est, très sympa ! Nous avons touché le gros lot !
Il nous prend pour son trajet…

Rapidement, les langues se délient… il nous précise bien qu’il n’a pas le droit de parler du Dalaï-lama (Les tibétains gardent cachées à la maison des photos de leur chef spirituel car elles sont bien sûr interdites !), des villages et monastères qui se sont rebellés contre l’oppression envers les tibétains, des immolations,… mais aujourd’hui dans cette voiture avec nous il fera une exception… A l’école, les  rénovations avant la visite du gouverneur ont été l’occasion d’enlever toutes les effigies des lamas et autres grandes figures tibétaines pour les remplacer obligatoirement par les photos grand format de Mao Zedong. Notre nouvel ami nous explique que la langue et la culture tibétaines se perdent (comme le breton ;)), les étudiants préfèrent apprendre le chinois et un peu d’anglais, ils n’ont pas le choix, car les cahiers d’école imposés par le gouvernement sont en chinois et l’apprentissage de la langue chinoise est désormais obligatoire ! Même pour les professeurs de toutes les autres matières, un examen de chinois est un préalable à l’autorisation d’enseigner ! Dur d’entendre tout cela, nous ne pensions pas que c’était à ce point là…

Puis, notre chauffeur du moment nous annonce que nous sommes ces invités pour midi… nous avons le temps ça tombe bien… Au menu, tsampas véritable, faites nous même avec nos petites mains, en suivant les conseils de l’expert ! ça pique le lait de yack ! Puis il nous propose de nous amener à la gare routière, avant d’aller donner ses cours de l’après-midi… Allez, pourquoi pas, on lui propose d’aller en cours avec lui s’il pense que ça peut être bénéfique pour les élèves…
Nous nous retrouvons à donner des cours d’anglais à de jeunes tibétains de 13 à 16 ans, dans le but de leur donner envie de se perfectionner, en comprenant l’utilité de cette langue internationale, qui peut leur permettre d’échanger avec des étrangers et de mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent. Au final, le principal serait de leur donner envie de faire vivre leur culture,… Enfin, il n’y a peut être pas de mieux ou de moins bien, juste profiter de ces instants de bonheur pour nous et pour eux :)

Soirée à discuter, dans un parfait anglais, autour des photos de notre voyage et d’un bol de soupe chinoise aux nouilles et aux légumes !

Le lendemain, nous trouvons Jessica, Alban et Maxime, à la terrasse d’un hôtel de Langmusi… encore quelques jours de détente entre français, au soleil…
Comme dans toutes les villes que nous traverserons, de gros travaux de construction et de rénovation sont en cours, des maisons traditionnelles sont détruites pour laisser place à des magasins de souvenirs et des restaurants en quantité… la même chanson est rejouée dans TOUTES les villes ici. Que penser… Que dire…
A nouveau, les deux monastères qui bordent la ville sont payants (et chers), et nous ne pouvons rentrer dans les temples, juste se balader dans les rues. Bon, l’ambiance est un peu moins « moderne » qu’à Xiahé et les traditions semblent toujours présentes… Le village d’habitations des moines est plus authentique, avec ces tuiles presque organiques sur les toits…

Nous nous échappons par les gorges au fond du monastère, ces gorges renferment la source de la rivière qui descend des montagnes et surtout de nombreuses caves de méditation. Ici les roues de prières tournent grâce à la force du courant de la rivière, ou du vent, ou même des panneaux solaires… Finalement, nous débouchons sur un chemin de montagne, puis sur une prairie d’altitude dominée par de hauts sommets… calme et nature, enfin ce que nous étions venus chercher ! (Bon, comme d’habitude, il reste toujours quelques déchets par terre, même au bout du sentier montagnard…).
En redescendant, nous observons les moines montant vers les totems de drapeaux de prière en lançant ces petits carrés de papier blanc à l’effigie du cheval blanc ailé, les jeunes moines sortant de l’école, courant, jouant, chantant des mantras,… Différent de Labrang, le monastère de Kirti nous plait bien aussi !

Le soir, nous reprenons des forces avec les spécialités locales… Yack burger et Apple pie ! lol
































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