Nous nous questionnons sur le moyen de transport pour la suite…
Nous
commençons par un bus pour la grosse ville suivante, Hezuo. Rempli à
ras bord de tibétains et de chinois qui sortent et qui rentrent dans le
bus, au gré des cols, des plaines, des villages et des temples tibétains
colorés que nous croisons… troupeaux de moutons et de yacks, conduits
dans la plaine par des hommes à cheval, tentes couleurs bleue et blanche
avec les nœuds d’éternité, ramassage de crottes séchées pour l’hiver à
nouveau, nous sommes sur le Plateau Tibétain ! C’est sûr Les drapeaux
de prière drapent les collines et les plaines d’herbes jaunes s’étendent
à perte de vue… magnifique !
Nous
sommes dans la région de l’Amdo, qui est aujourd’hui séparée entre les
provinces chinoises du Tibet et du Sichuan. Nous ne sommes donc pas dans
la Région Autonome du Tibet, mais sur le Plateau Tibétain, au Sichuan…
compris ?!
Ici, les populations locales sont
principalement des nomades, avec les troupeaux et la vie qui va avec,
dans l’immensité des prairies de hautes altitudes. Les altitudes sont
d’ailleurs comparables à celles du Plateau du Pamir, mais le climat, la
végétation, la vie sont complètement différentes ! Et ce n’est pas pour
nous déplaire !
Après
Hezuo, nous tentons le stop ! Et bien, c’est peine perdu avec les
chinois, qui ne s’arrêtent pas, refusent, ou alors demandent de
l’argent,… bon le principe du stop n’est pas bien ancré dans la culture
locale il faut croire…
Soudain, une voiture
luxueuse stoppe… la personne parle anglais, extraordinaire ! … c’est un
tibétain ! Professeur d’anglais ! … et qui plus est, très sympa ! Nous
avons touché le gros lot !
Il nous prend pour son trajet…
Rapidement,
les langues se délient… il nous précise bien qu’il n’a pas le droit de
parler du Dalaï-lama (Les tibétains gardent cachées à la maison des
photos de leur chef spirituel car elles sont bien sûr interdites !), des
villages et monastères qui se sont rebellés contre l’oppression envers
les tibétains, des immolations,… mais aujourd’hui dans cette voiture
avec nous il fera une exception… A l’école, les rénovations avant la
visite du gouverneur ont été l’occasion d’enlever toutes les effigies
des lamas et autres grandes figures tibétaines pour les remplacer
obligatoirement par les photos grand format de Mao Zedong. Notre nouvel
ami nous explique que la langue et la culture tibétaines se perdent
(comme le breton ;)), les étudiants préfèrent apprendre le chinois et un
peu d’anglais, ils n’ont pas le choix, car les cahiers d’école imposés
par le gouvernement sont en chinois et l’apprentissage de la langue
chinoise est désormais obligatoire ! Même pour les professeurs de toutes
les autres matières, un examen de chinois est un préalable à
l’autorisation d’enseigner ! Dur d’entendre tout cela, nous ne pensions
pas que c’était à ce point là…
Puis,
notre chauffeur du moment nous annonce que nous sommes ces invités pour
midi… nous avons le temps ça tombe bien… Au menu, tsampas véritable,
faites nous même avec nos petites mains, en suivant les conseils de
l’expert ! ça pique le lait de yack ! Puis il nous propose de nous
amener à la gare routière, avant d’aller donner ses cours de
l’après-midi… Allez, pourquoi pas, on lui propose d’aller en cours avec
lui s’il pense que ça peut être bénéfique pour les élèves…
Nous
nous retrouvons à donner des cours d’anglais à de jeunes tibétains de
13 à 16 ans, dans le but de leur donner envie de se perfectionner, en
comprenant l’utilité de cette langue internationale, qui peut leur
permettre d’échanger avec des étrangers et de mieux comprendre le monde
dans lequel ils vivent. Au final, le principal serait de leur donner
envie de faire vivre leur culture,… Enfin, il n’y a peut être pas de
mieux ou de moins bien, juste profiter de ces instants de bonheur pour
nous et pour eux :)
Soirée
à discuter, dans un parfait anglais, autour des photos de notre voyage
et d’un bol de soupe chinoise aux nouilles et aux légumes !
Le
lendemain, nous trouvons Jessica, Alban et Maxime, à la terrasse d’un
hôtel de Langmusi… encore quelques jours de détente entre français, au
soleil…
Comme dans toutes les villes que nous
traverserons, de gros travaux de construction et de rénovation sont en
cours, des maisons traditionnelles sont détruites pour laisser place à
des magasins de souvenirs et des restaurants en quantité… la même
chanson est rejouée dans TOUTES les villes ici. Que penser… Que dire…
A
nouveau, les deux monastères qui bordent la ville sont payants (et
chers), et nous ne pouvons rentrer dans les temples, juste se balader
dans les rues. Bon, l’ambiance est un peu moins « moderne » qu’à Xiahé
et les traditions semblent toujours présentes… Le village d’habitations
des moines est plus authentique, avec ces tuiles presque organiques sur
les toits…
Nous
nous échappons par les gorges au fond du monastère, ces gorges
renferment la source de la rivière qui descend des montagnes et surtout
de nombreuses caves de méditation. Ici les roues de prières tournent
grâce à la force du courant de la rivière, ou du vent, ou même des
panneaux solaires… Finalement, nous débouchons sur un chemin de
montagne, puis sur une prairie d’altitude dominée par de hauts sommets…
calme et nature, enfin ce que nous étions venus chercher ! (Bon, comme
d’habitude, il reste toujours quelques déchets par terre, même au bout
du sentier montagnard…).
En redescendant,
nous observons les moines montant vers les totems de drapeaux de prière
en lançant ces petits carrés de papier blanc à l’effigie du cheval blanc
ailé, les jeunes moines sortant de l’école, courant, jouant, chantant
des mantras,… Différent de Labrang, le monastère de Kirti nous plait
bien aussi !
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