Après nos ressentis intérieurs des derniers jours et une discussion sur le parcours des prochains jours, la possibilité de se séparer se présente dans nos esprits et semble envisageable…
Tous les deux envient de prendre le temps de profiter de ce coin reculé du monde, si fascinant, le Tibet et le Royaume du Kham, envie de le vivre pleinement, de l’observer, de le comprendre. Tout en sachant que les conditions météo et l’altitude sont extrêmes et que nous avons malgré tout peu de temps du fait du visa et de la saison.
Les derniers choix d’avancer en stop et en bus ont été difficiles à accepter pour Julien et Sophie supporte mal le froid (surtout les soirées et nuits) et l’effort physique nécessaire pour franchir tous ces cols qui s’enchaîne.
Ce sera donc en bus que Sophie parcourra les 200 prochains kilomètres, pendant que Julien pédalera seul sur son vélo à travers les montagnes…
Récit de Julien :
Le cœur léger et un vent de liberté souffle lorsque je quitte Litang, direction Sud à travers les praires d’altitude, parsemées des troupeaux de yacks et des tentes de tibétains, avec en décor de fond, d’imposants sommets recouverts de neige, les montagnes sacrées protègent la ville blottie au sein de cette vallée à 4000m d’altitude…
Peur de laisser Sophie seule, et surement peur aussi de l’inconnu, seul sur mon vélo à pédaler dans ces contrées reculées (pleines de femmes et d’hommes et donc aucun grand risque non plus)…
Après une dizaine de kilomètres de plat (c’est rare ici !), c’est parti pour l’échauffement ! Un premier col quelques centaines de mètres de dénivelé plus haut, la route n’est pas défoncée mais en construction avec plein de gravillons sur une moitié de la route. Un bouddha peint sur une belle falaise m’attire d’abord… puis au col, je découvre un monastère… des drapeaux de prière s’étirent partout autour de moi, jusqu’au sommet de la montagne un peu plus haut… allez je pose déjà la vélo et m’approche de l’entrée qui semble « désaffectée »…
La cour du temple est pleine de matériaux de construction, bois, métal, cabine d’engin posée sur le sol, et un des murs d’enceinte est écroulé. Des chiens et leurs chiots ont élu domicile dans une des cellules de moines… j’avance… la porte du temps est ouverte derrière la grande étoffe qui la protège comme toujours. J’entre… un seul moine est là, dans le coin gauche, récitant des mantras. Il me voit, je m’assois sur un banc et médite tranquillement… moment de sérénité !
Puis je repars pour une longue descente, un peu frisquet au début, les vallées commencent rapidement à s’ouvrir, et le soleil réchauffe le tout de ses rayons, ah les rayons du soleil directement sur le corps ! Rouges, jaunes, oranges, couleurs chaudes, et des villages qui apparaissent… Je m’arrête à nouveau dans un monastère pour le déjeuner, sandwich avec pommes de terre, aubergines, tomates, oignons, tofu,… un délice ! Merci ma cuisinière ! :) Personne aux alentours, jusqu’à ce qu’un moine à moto stoppe devant le temple, essaye de me parler, et crie au milieu de la cour… ooohhh ! Deux moines ouvrent la grande porte… robes rouges et tuniques jaunes… ah non ! Le plus vieil porte un tshirt orange, bien dans les tons, mais avec la virgule de Nike en plein milieu ! Contraste ! lol J’aurai droit à une petit visite du hall de prières…
Grandes lignes droites et champs de blé dorés… j’arrive enfin au pied de la première grosse difficulté du parcours en début d’après-midi, j’abandonne la civilisation et commence à monter droit vers le col. Très vite, des travaux sur la route (Encore et toujours ! Ah la Chine !) la transforment en piste rocailleuse aux pentes très fortes… je peine mais finit par passer ! Mais l’heure tourne, il commence à faire froid, les paysages changent, je suis une rivière pleine de gros cailloux ronds, je roule sur une mi-route mi-piste, le pourcentage de pente est beaucoup plus faible maintenant, mais résultat mon altimètre ne grimpe plus très vite et il reste encore 500m de dénivelé à grimper jusqu’au col ! Mes jambes ne veulent plus ! Mais ma tête avait prévu de dépasser largement ce col ce soir, car après il en reste encore deux aussi dur ! Alala… je commence à chercher un terrain de camping… ce sera donc là, au bord de la route (peu passante et ça fait plaisir pour rouler dans la journée), à 4400m d’altitude, avec quelques tas de neige entourant la tente… première soirée et nuit seule depuis longtemps… je prends le temps de me réchauffer, de manger, de m’étirer, puis c’est rapidement au lit ! Méditatif tout ça. Une nuit très fraîche suivra… Merci mon sac de couchage !
Le lendemain, motivation motivation, je fais « cuire » de la neige et prend un bon petit déj de flocons de blé, sucre et fruits. C’est reparti, il faut torcher ce col vite fait bien fait ! Vers 10h30, j’arrive en haut congelé, après avoir croisé encore plein d’engins chinois en train de refaire la route à presque 5000m d’altitude ! Ils sont fous ces chinois !!!
« Tuer Mountain », 4696m d’altitude, je l’ai fait ! Je décolle vite pour me réchauffer, une redescente rapide m’attend avant de remonter à nouveau à 4700m d’altitude. Grosse centrale à béton (une parmi des dizaines depuis que nous roulons en Chine) en bas pour alimenter tous ces travaux ! Ggggrrrr je maudis cette folie de volonté du gouvernement central chinois de désenclaver le Tibet. Rien ne les arrête, même pas les conditions extrêmes de l’altitude (enfin les ouvriers eux, ils en bavent !). Vers midi, j’atteins ce deuxième col, et première surprise du genre… un col peut en cacher en autre… contrairement à mon profil d’altitude, ça ne redescend mais ça continue dans des légères montées et descentes qui sont dures physiquement, surtout avec le froid et le vent à cette altitude ! Tout emmitouflé, je profite quand même de l’ambiance hors du commun ! On se croit sur la Lune, énormes roches rondes à perte de vue, petits lacs gelées, montagnes enneigées au loin, et cette piste ocre qui serpente au milieu de tout ça… mais où suis-je ?! Le cerveau est déconnecté, contemplation…
Finalement, la piste redevient route et commence à descendre, encore une fois, je crois être en bas (centrale à béton laissée à l’abandon), mais non ça continue, et plus ça descend, plus il faudra remonter derrière,… et si je veux être avec Sophie ce soir, il ne va pas falloir traîner… coup au moral quand je vois un panneau indiquant encore 100km jusqu’à Xiangcheng où nous avons prévu de nous retrouver. Nous sommes début d’après-midi, encore un grand col à passer et je n’ai presque rien mangé depuis ce matin !
Mais la vallée est magique… toujours ces gros cailloux avec la rivière qui coule dessous, des arbres qui réapparaissent, des oiseaux que je n’avais jamais vu, des sites sacrés bouddhistes, au bord de la route, je me réchauffe enfin avec un couple de tibétain, autour du feu, à partager thé au lait de yack et biscuits… la motivation revient !
C’est tellement beau, j’ai envie de m’arrêter partout pour camper ! Bientôt, un monastère perché sur un pic rocheux apparaît sur la droite de la vallée… je suis attiré… je ne réfléchis pas… je traverse la rivière, entre dans une petite forêt, les petites maisons des moines sont construites ça et là, des écureuils et ces oiseaux bizarres courent partout… comme je le lirais plus tard, cette vallée est le lieu d’une grande harmonie entre l’Homme et la Nature.
Le monastère est majestueux, silence… je m’approche de la grande étoffe qui cache l’entrée, porte vitrée… entrée mystique dans la pénombre… j’aperçois plusieurs moines en train de prier à l’intérieur, un d’eux me voit et m’incite à entrer, je me déchausse… A mon entrée, tous les regards se tournent vers moi et j’entends les rires étouffés (non pas parce que j’ai fait tomber mes lunettes en les laissant sur mon bonnet au moment de l’enlever, mais simplement parce que peu d’occidentaux passent par ici…). Seul le lama assis en hauteur reste impassible. Je m’assois en retrait, et observe les pupitres taillés dans le carton pour soutenir les feuilles de mantras, à côté est posé la bouteille de coca… Soudain les « gongs » et « didjeridous » bouddhistes me sortent de ma rêverie, musiques alternent avec récitations de mantras, murmures alternent avec chants, méditation… certains moines s’endorment presque, pendant que le grand lama jette un œil discret à son téléphone portable dernière génération…
Avant de m’éclipser, j’apprécie à nouveau tous ces décors très colorés qui recouvrent tout l’intérieur des temples, murs, plafonds, poutres,… un travail de titan !!! Impressionnant de précision et de beauté !
J’hésite, rester dormir ici, profiter de l’instant et du lieu, ou tenter de rejoindre Sophie ce soir en sachant que rien est gagné… je repars en milieu d’après-midi.
Après avoir passé le village de Sengdui et ces sublimes maisons de pierre et de terre avec les décorations noires et blanches (plutôt que colorées d’habitude), la montée commence, route asphaltée et montant régulièrement, ouf ! Mais je commence à ressentir ce que Sophie a plusieurs fois essayé de me dire dans les moments durs des dernières semaines, pourquoi ne pas faire de stop pour passer ces cols difficiles ?! Je n’en peux plus, je regarde derrière moi, mais personne ! Presque pas de trafic et le camion qui passe ne daigne même pas s’arrêter pour me parler… comme prévu cette fois, je suis dans les temps, 3h pour arriver au sommet… et bien non ! Encore une fois, petit soubresaut qui redescend puis remonte pour arriver au vrai sommet ! Sur de la piste en plus ! Là, je suis dépité, et là aussi comme Sophie avait essayé de me faire sentir ce qu’elle ressentait physiquement, j’éprouve le besoin de descendre du vélo et de pousser, je suis HS ! Un autre camion me nargue complètement… dur pour le moral. La nuit est tombée quand je passe ce dernier col à 4708m d’altitude ! Les drapeaux de prières me remontent le moral et je pars dans la descente après avoir manger une orange et bu un peu…
Plein phare, je m’enfile 30km de descente en une heure, mais surprise… après il reste 30km de petites montées et descentes interminables, qui à chaque lueur derrière le virage me fait croire être arrivé à la ville ! Minuit, je parcours les rues encore animées de Xiangcheng à la recherche de l’hôtel où pourrait dormir Sophie… je suis un peu tard… je dormirais seul après ces deux journées de vélo en une que je viens de faire !
Récit de Sophie :
En cours de rédaction...
Tous les deux envient de prendre le temps de profiter de ce coin reculé du monde, si fascinant, le Tibet et le Royaume du Kham, envie de le vivre pleinement, de l’observer, de le comprendre. Tout en sachant que les conditions météo et l’altitude sont extrêmes et que nous avons malgré tout peu de temps du fait du visa et de la saison.
Les derniers choix d’avancer en stop et en bus ont été difficiles à accepter pour Julien et Sophie supporte mal le froid (surtout les soirées et nuits) et l’effort physique nécessaire pour franchir tous ces cols qui s’enchaîne.
Ce sera donc en bus que Sophie parcourra les 200 prochains kilomètres, pendant que Julien pédalera seul sur son vélo à travers les montagnes…
Récit de Julien :
Le cœur léger et un vent de liberté souffle lorsque je quitte Litang, direction Sud à travers les praires d’altitude, parsemées des troupeaux de yacks et des tentes de tibétains, avec en décor de fond, d’imposants sommets recouverts de neige, les montagnes sacrées protègent la ville blottie au sein de cette vallée à 4000m d’altitude…
Peur de laisser Sophie seule, et surement peur aussi de l’inconnu, seul sur mon vélo à pédaler dans ces contrées reculées (pleines de femmes et d’hommes et donc aucun grand risque non plus)…
Après une dizaine de kilomètres de plat (c’est rare ici !), c’est parti pour l’échauffement ! Un premier col quelques centaines de mètres de dénivelé plus haut, la route n’est pas défoncée mais en construction avec plein de gravillons sur une moitié de la route. Un bouddha peint sur une belle falaise m’attire d’abord… puis au col, je découvre un monastère… des drapeaux de prière s’étirent partout autour de moi, jusqu’au sommet de la montagne un peu plus haut… allez je pose déjà la vélo et m’approche de l’entrée qui semble « désaffectée »…
La cour du temple est pleine de matériaux de construction, bois, métal, cabine d’engin posée sur le sol, et un des murs d’enceinte est écroulé. Des chiens et leurs chiots ont élu domicile dans une des cellules de moines… j’avance… la porte du temps est ouverte derrière la grande étoffe qui la protège comme toujours. J’entre… un seul moine est là, dans le coin gauche, récitant des mantras. Il me voit, je m’assois sur un banc et médite tranquillement… moment de sérénité !
Puis je repars pour une longue descente, un peu frisquet au début, les vallées commencent rapidement à s’ouvrir, et le soleil réchauffe le tout de ses rayons, ah les rayons du soleil directement sur le corps ! Rouges, jaunes, oranges, couleurs chaudes, et des villages qui apparaissent… Je m’arrête à nouveau dans un monastère pour le déjeuner, sandwich avec pommes de terre, aubergines, tomates, oignons, tofu,… un délice ! Merci ma cuisinière ! :) Personne aux alentours, jusqu’à ce qu’un moine à moto stoppe devant le temple, essaye de me parler, et crie au milieu de la cour… ooohhh ! Deux moines ouvrent la grande porte… robes rouges et tuniques jaunes… ah non ! Le plus vieil porte un tshirt orange, bien dans les tons, mais avec la virgule de Nike en plein milieu ! Contraste ! lol J’aurai droit à une petit visite du hall de prières…
Grandes lignes droites et champs de blé dorés… j’arrive enfin au pied de la première grosse difficulté du parcours en début d’après-midi, j’abandonne la civilisation et commence à monter droit vers le col. Très vite, des travaux sur la route (Encore et toujours ! Ah la Chine !) la transforment en piste rocailleuse aux pentes très fortes… je peine mais finit par passer ! Mais l’heure tourne, il commence à faire froid, les paysages changent, je suis une rivière pleine de gros cailloux ronds, je roule sur une mi-route mi-piste, le pourcentage de pente est beaucoup plus faible maintenant, mais résultat mon altimètre ne grimpe plus très vite et il reste encore 500m de dénivelé à grimper jusqu’au col ! Mes jambes ne veulent plus ! Mais ma tête avait prévu de dépasser largement ce col ce soir, car après il en reste encore deux aussi dur ! Alala… je commence à chercher un terrain de camping… ce sera donc là, au bord de la route (peu passante et ça fait plaisir pour rouler dans la journée), à 4400m d’altitude, avec quelques tas de neige entourant la tente… première soirée et nuit seule depuis longtemps… je prends le temps de me réchauffer, de manger, de m’étirer, puis c’est rapidement au lit ! Méditatif tout ça. Une nuit très fraîche suivra… Merci mon sac de couchage !
Le lendemain, motivation motivation, je fais « cuire » de la neige et prend un bon petit déj de flocons de blé, sucre et fruits. C’est reparti, il faut torcher ce col vite fait bien fait ! Vers 10h30, j’arrive en haut congelé, après avoir croisé encore plein d’engins chinois en train de refaire la route à presque 5000m d’altitude ! Ils sont fous ces chinois !!!
« Tuer Mountain », 4696m d’altitude, je l’ai fait ! Je décolle vite pour me réchauffer, une redescente rapide m’attend avant de remonter à nouveau à 4700m d’altitude. Grosse centrale à béton (une parmi des dizaines depuis que nous roulons en Chine) en bas pour alimenter tous ces travaux ! Ggggrrrr je maudis cette folie de volonté du gouvernement central chinois de désenclaver le Tibet. Rien ne les arrête, même pas les conditions extrêmes de l’altitude (enfin les ouvriers eux, ils en bavent !). Vers midi, j’atteins ce deuxième col, et première surprise du genre… un col peut en cacher en autre… contrairement à mon profil d’altitude, ça ne redescend mais ça continue dans des légères montées et descentes qui sont dures physiquement, surtout avec le froid et le vent à cette altitude ! Tout emmitouflé, je profite quand même de l’ambiance hors du commun ! On se croit sur la Lune, énormes roches rondes à perte de vue, petits lacs gelées, montagnes enneigées au loin, et cette piste ocre qui serpente au milieu de tout ça… mais où suis-je ?! Le cerveau est déconnecté, contemplation…
Finalement, la piste redevient route et commence à descendre, encore une fois, je crois être en bas (centrale à béton laissée à l’abandon), mais non ça continue, et plus ça descend, plus il faudra remonter derrière,… et si je veux être avec Sophie ce soir, il ne va pas falloir traîner… coup au moral quand je vois un panneau indiquant encore 100km jusqu’à Xiangcheng où nous avons prévu de nous retrouver. Nous sommes début d’après-midi, encore un grand col à passer et je n’ai presque rien mangé depuis ce matin !
Mais la vallée est magique… toujours ces gros cailloux avec la rivière qui coule dessous, des arbres qui réapparaissent, des oiseaux que je n’avais jamais vu, des sites sacrés bouddhistes, au bord de la route, je me réchauffe enfin avec un couple de tibétain, autour du feu, à partager thé au lait de yack et biscuits… la motivation revient !
C’est tellement beau, j’ai envie de m’arrêter partout pour camper ! Bientôt, un monastère perché sur un pic rocheux apparaît sur la droite de la vallée… je suis attiré… je ne réfléchis pas… je traverse la rivière, entre dans une petite forêt, les petites maisons des moines sont construites ça et là, des écureuils et ces oiseaux bizarres courent partout… comme je le lirais plus tard, cette vallée est le lieu d’une grande harmonie entre l’Homme et la Nature.
Le monastère est majestueux, silence… je m’approche de la grande étoffe qui cache l’entrée, porte vitrée… entrée mystique dans la pénombre… j’aperçois plusieurs moines en train de prier à l’intérieur, un d’eux me voit et m’incite à entrer, je me déchausse… A mon entrée, tous les regards se tournent vers moi et j’entends les rires étouffés (non pas parce que j’ai fait tomber mes lunettes en les laissant sur mon bonnet au moment de l’enlever, mais simplement parce que peu d’occidentaux passent par ici…). Seul le lama assis en hauteur reste impassible. Je m’assois en retrait, et observe les pupitres taillés dans le carton pour soutenir les feuilles de mantras, à côté est posé la bouteille de coca… Soudain les « gongs » et « didjeridous » bouddhistes me sortent de ma rêverie, musiques alternent avec récitations de mantras, murmures alternent avec chants, méditation… certains moines s’endorment presque, pendant que le grand lama jette un œil discret à son téléphone portable dernière génération…
Avant de m’éclipser, j’apprécie à nouveau tous ces décors très colorés qui recouvrent tout l’intérieur des temples, murs, plafonds, poutres,… un travail de titan !!! Impressionnant de précision et de beauté !
J’hésite, rester dormir ici, profiter de l’instant et du lieu, ou tenter de rejoindre Sophie ce soir en sachant que rien est gagné… je repars en milieu d’après-midi.
Après avoir passé le village de Sengdui et ces sublimes maisons de pierre et de terre avec les décorations noires et blanches (plutôt que colorées d’habitude), la montée commence, route asphaltée et montant régulièrement, ouf ! Mais je commence à ressentir ce que Sophie a plusieurs fois essayé de me dire dans les moments durs des dernières semaines, pourquoi ne pas faire de stop pour passer ces cols difficiles ?! Je n’en peux plus, je regarde derrière moi, mais personne ! Presque pas de trafic et le camion qui passe ne daigne même pas s’arrêter pour me parler… comme prévu cette fois, je suis dans les temps, 3h pour arriver au sommet… et bien non ! Encore une fois, petit soubresaut qui redescend puis remonte pour arriver au vrai sommet ! Sur de la piste en plus ! Là, je suis dépité, et là aussi comme Sophie avait essayé de me faire sentir ce qu’elle ressentait physiquement, j’éprouve le besoin de descendre du vélo et de pousser, je suis HS ! Un autre camion me nargue complètement… dur pour le moral. La nuit est tombée quand je passe ce dernier col à 4708m d’altitude ! Les drapeaux de prières me remontent le moral et je pars dans la descente après avoir manger une orange et bu un peu…
Plein phare, je m’enfile 30km de descente en une heure, mais surprise… après il reste 30km de petites montées et descentes interminables, qui à chaque lueur derrière le virage me fait croire être arrivé à la ville ! Minuit, je parcours les rues encore animées de Xiangcheng à la recherche de l’hôtel où pourrait dormir Sophie… je suis un peu tard… je dormirais seul après ces deux journées de vélo en une que je viens de faire !
Récit de Sophie :
En cours de rédaction...
Ravie d'avoir de vos nouvelles :) Pour vous qui aviez l'habitude d'une vie assez solitaire avant ce grand voyage ces deux jours ont du vous faire du bien et c'est là qu'on voit combien on est heureux de retrouver l'autre aussi (même dans ces paysages magnifiques)! Bonne continuation!
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