21 janv. 2013

De quoi se poser quelques questions...

Suite à l'article précédent, voici à nouveau quelques articles du magazine Carnets d'Aventures très ciblés et en relation avec notre voyage. 

Nous nous permettons de les copier ici car ils ont joué un grand rôle de "catalyseur" pour concrétiser l'idée que nous nous faisions du voyage. Nous tenons à les partager avec vous :

"Partir longtemps et loin sans avion 
S’arrêter de travailler pendant une période assez longue, pour une année sabbatique par exemple, permet de partir loin en faisant des voyages exceptionnels sans avion. À la rédaction de Carnets d’Aventures, nous avons tous les jours ou presque des propositions d’article de personnes qui sont parties une année entière pour de beaux voyages sans moyen motorisé. Même si encore une bonne part utilise des liaisons en avion, de plus en plus s’emploient pour faire un voyage utilisant seulement des moyens de surface, même pour leurs liaisons intercontinentales. C’est un phénomène récent, ce qui montre bien que la sensibilisation produit quelques effets. On constate que ce sont souvent plutôt les jeunes, à la fin de leurs études ou au tout début de leur vie professionnelle, ou les retraités (cependant probablement plus frileux que les « djeunces » qui en veulent, alors qu’ils ont du temps, souvent un peu d’argent de côté et potentiellement beaucoup d’énergie) qui se ménagent de longues périodes consacrées au voyage. En milieu de vie professionnelle, les gens sont souvent « capturés par le système » : gros prêt pour la maison, les enfants, les perspectives de carrière, etc. Peu parviennent à (ou souhaitent) se libérer de ces contraintes. Prendre une année « off » ne coûte pas très cher dans la mesure où l’on loue l’habitation dont on est propriétaire ou que l’on rend ou sous-loue sa location si on est locataire. En voyage, la vie hors structures (voyagistes), en indépendant, voire dans la nature, ne coûte que la nourriture et éventuellement le gîte si l’on ne bivouaque pas. Cela ne revient pas bien cher (dans les zones développées, le gîte revient tout de même vite cher et le bivouac reste l’alternative économique), et dans les pays « en développement » encore moins. Profiter de ces longs moments de vie permet d’avoir le temps d’employer des moyens de progression plus lents, comme les transports collectifs de surface, mais c’est aussi l’occasion pour de nombreuses personnes d’enfourcher leur vélo ou de partir à pied. Dans ce numéro, vous rencontrerez quelques-uns de ces voyageurs qui ont fait le choix du voyage écologique… Sur le site internet du magazine, vous trouverez des articles extraits de notre horssérie  « Année Sabbatique Mode d’Emploi » actuellement épuisé." Olivier Nobili – Carnets d’Aventures

"Partir loin sans avion, c’est bien, mais j’ai pas un an devant moi !
C’est vrai, mais est-on toujours obligé de partir loin ? (voir Loin is beautiful). On peut vraiment se faire plaisir sur des destinations en France. Nous avons la chance de vivre dans un pays magnifique et d’une diversité rare, peut-être unique au monde. Il est possible de découvrir des endroits secrets, où l’on ne croise pas un seul autre randonneur, où l’on a l’impression d’avoir la nature pour soi ; oui c’est possible, ici, en France… Avant d’épuiser toutes ces richesses, avant d’avoir tout vu de notre pays, il doit pouvoir s’écouler plusieurs vies. Et puis ensuite, il y a l’Europe proche avec encore de vastes territoires à découvrir. Ainsi, pour une période plutôt courte, on peut peut-être éviter d’aller aux Maldives ou aux Antilles. Pourquoi ne pas garder les destinations plus lointaines pour les moments de la vie où l’on s’alloue davantage de temps ? Histoire de pouvoir mieux en profiter…" Olivier Nobili - Carnets d’Aventures 

"Loin is beautiful
La Patagonie, les Torres del Paine, le Fitz Roy. Les Maldives, leurs eaux limpides, leurs poissons multicolores. Les États-Unis, le grand Canyon. L’Antarctique, glaciers et icebergs. L’Australie, ses grandes étendues arides, Ayers Rock. La Nouvelle-Zélande, la montagne à la mer. Le Tibet, les 8000, Lhassa. Nous avons des milliers d’images de contrées lointaines dans la tête, et ces images, ces clichés exotiques titillent notre envie de découverte. Un peu comme des publicités nous donnent envie d’acheter, ces images nous donnent envie d’y aller. Les médias (y compris Carnets d’Aventures) sont grandement responsables de cela. Si nous ne savions pas que ces lieux existent, nous n’aurions pas envie de nous y rendre. Avez-vous déjà eu envie d’aller sur les monts Tcherski, sur l’île Jan Mayen, voir le mont Kazbek, naviguer sur la mer Blanche, explorer les ruines de Marzatag ou de Kara Dong au coeur d’un immense désert méconnu ? Avez-vous eu envie d’arpenter les monts Djougdjour pour avoir un joli point de vue sur la mer d’Okhotsk, de naviguer sur le lac Hornavan ou le gigantesque lac Balkhach, traverser les dunes de Bor Khar ou descendre le sauvage fleuve Kolyma ? Probablement pas, parce que vous n’en avez jamais entendu parler, et du coup, vous n’êtes absolument pas frustrés de ne pas y aller. Et pourtant ça a l’air très bien . Ça y est, je viens de créer de nouveaux besoins… La valorisation de ces distances lointaines crée un besoin en voyage lointain, et donc une frustration si on ne peut pas les réaliser. En même temps, on ne peut pas aller partout… En fait, si on arrive à se rendre dans une quantité satisfaisante d’endroits pour lesquels on nous a créé un besoin, alors on est à peu près content (ou tout au moins pas frustré, ce qui ne veut pas dire heureux). Ainsi, donner de la valeur aux destinations proches semble une attitude raisonnable à adopter par les médias. C’est ce que nous allons essayer de faire. Pour le voyageur, qui a souvent davantage d’envies de voyages que ce qu’il aura le temps de réaliser dans sa vie, choisir les plus proches d’abord ne paraît pas complètement aberrant. Pas très loin de nous (en tout cas pas forcément aux antipodes) se cachent des joyaux. Il reste à savoir les chercher et les trouver…" Olivier Nobili – Carnets d’Aventures

"Voyage écologique = voyage sanction ?
Utiliser des moyens de transport plus environnementalement neutres que l’avion ou la voiture peut être très enrichissant. Le train permet de rallier le Pacifique en partant d’une gare d’un patelin de France grâce au Transsibérien. Et voyager dans le Transsibérien est en soi une belle aventure qui vaut la peine d’être vécue, sans doute incomparablement plus riche et marquante que de prendre un avion pour rallier en quelques heures une destination du bout du monde. De même, traverser les océans sur un cargo, sentir progressivement les températures changer, voir le vent souffler sur l’immensité des mers, peut être une expérience inoubliable. Le sel d’un voyage se trouve bien souvent davantage dans le cheminement que dans l’objectif final.

"Voyager sans moyen motorisé
Le voyage sans moyen motorisé est, pour nous qui avons créé Carnets d’Aventures, bien loin d’être une punition ! Ce ne sont pas des raisons environnementales qui nous ont poussés à créer ce magazine, mais la sensation que ce type de progression, lente et proche de la nature et des gens, est bien plus riche que d’autres manières de voyager. Les voyages qui sont restés le plus profondément gravés dans nos mémoires, ceux qui nous ont vraiment marqués, sont des périples en kayak de mer, à pied et à vélo. Progresser par ses propres moyens confère une sensation de liberté que nous ne retrouvons pas autrement. On ne dépend d’aucun horaire de bus ou de train, on n’est pas obligé d’emprunter les chemins desservis par les lignes de transport. On part quand on le souhaite, on va où bon nous semble, on s’arrête quand cela nous chante, on traîne où il nous plaît… Bref, on profite pleinement de la vie et du monde qui nous entoure, avec pour seules contraintes celles, simples, de la nature. S’abriter du vent, de la pluie, du froid, et trouver sa nourriture et son eau. Des nécessités basiques et essentielles qui nous rapprochent naturellement de notre environnement. Alors, si le voyage non motorisé peut être plus fort, procurer davantage de liberté et de plaisir, et être en même temps plus respectueux de l’environnement, cela vaut sans doute le coup de s’y intéresser un peu…"
Olivier Nobili – Carnets d’Aventures

"Tourisme et tourisme
Chacun voyage à sa manière et chaque façon de voyager entraîne des conséquences environnementales différentes. Aller faire un parcours de golf à l’autre bout du monde, dans une région aride de surcroît, n’est pas vraiment ce qu’il y a de plus respectueux pour l’environnement. Aller dans un pays où les ressources environnementales sont limitées, avec un système de traitement des déchets peu développé, où la population vit avec le minimum, et y garder son train de vie occidental peut être vu comme une action prédatrice. Les locaux ne sont pas dupes de ce train de vie et cela peut engendrer des jalousies, de nouveaux besoins, de la frustration et de l’amertume. Le voyageur qui utilise les infrastructures du pays pour se déplacer ou se loger, sans utiliser les structures dédiées aux touristes occidentaux, se retrouvera assurément plus proche du mode de vie des habitants et donc plus proche d’eux. C’est encore plus vrai lorsqu’on se déplace à pied, à vélo ou à cheval, qu’on ne porte pas des tenues d’extraterrestre high-tech complètement décalées, et qu’on bivouaque dans la nature. Ce rapprochement de l’état de vagabond ne déclenche pas l’envie (parfois, c’est même plutôt de la pitié), et on a un rapport avec la population qui est complètement transformé. Expérimentez, vous verrez… Par ailleurs, le voyageur qui se propulse par ses propres moyens transporte le strict nécessaire et n’est donc pas du tout dans une logique de consommation. De plus, tout le temps qu’il passe à marcher, pédaler, etc., il ne chauffe pas son logement, n’utilise pas sa voiture, ne fait pas de shopping… Cet ascétisme a un énorme rôle pédagogique pour soi-même : on se rend compte que même avec peu de chose, on vit bien plus intensément, on jouit de chaque instant. Pour la plupart des voyageurs nature, ces moments-là sont les plus forts de leur existence et ils y reviennent dès qu’ils le peuvent. Le bonheur ne serait donc pas lié à la quantité de possessions matérielles ?… Vous l’avez compris, nous sommes convaincus que le tourisme le plus durable est celui prôné par notre mag (si on n’utilise pas l’avion pour se rendre sur le lieu de l’aventure)." Olivier Nobili - Carnets d’Aventures 

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